Quand des auteurs de BD rencontrent des collégiens...

par Audrey Fouillard

Le 6 avril 2018, dans le cadre de l’animation nationale, les 48h de la BD, le collège du Bois d’Aulne a eu le grand plaisir de recevoir les deux auteurs de la bande dessinée « Espions de famille » régulièrement publiée dans la revue Okapi et éditée aujourd’hui en 6 volumes.
Romain RONZEAU, l’illustrateur, et Thierry GAUDIN, le scénariste, sont aujourd’hui plus que des collaborateurs, puisque grâce à ce projet, ils sont devenus de véritables amis, et leur bonne entente n’est sans doute pas sans lien avec le succès de leur BD, dont le 6ème et avant dernier volume « Pater Monster » est paru en février dernier.

Durant deux heures, à deux reprises, les deux co-auteurs ont expliqué, à deux classes de 6ème du collège du Bois d’Aulne, le rôle de chacun d’entre eux dans la réalisation de la BD. Documents à l’appui, ils ont montré les textes, les premières illustrations d’études de personnage et de décors pour la BD ; le premier texte du scénariste de 9 pages qui résume l’histoire puis celui qui décrit la BD planche par planche, de 50 pages... Ils ont montré pourquoi et expliqué comment ils avaient modifié certaines planches pour obtenir le meilleur résultat possible. Les termes spécifiques à la bande dessinée ont été expliqués.

Les deux auteurs ont également répondu aux questions préparées par les élèves avec beaucoup d’enthousiasme.

  • Ni l’un ni l’autre ne songeait à faire le métier artistique qu’ils exercent aujourd’hui. Romain RONZEAU a d’abord fait des études de commerce à l’ESSEC, quant à Thierry GAUDIN, il a été CPE une dizaine d’année à Montreuil. Il vient de publier un livre relatant cette expérience.
  • Ils ont reconnu que c’était difficile de vivre de leur métier, mais que ce n’était pas impossible, à condition d’être motivé et de beaucoup travailler. Le secret d’après eux, c’est de savoir quel sens on veut donner aux choses, ce que l’on souhaite exprimer. Monsieur RONZEAU nous a ainsi dit qu’il n’était pas un grand dessinateur et qu’il a beaucoup travaillé pour le devenir. 
  • Les deux amis ne font pas que la BD « Espions de famille ». Thierry GAUDIN est également scénariste pour la télévision, quant à Romain RONZEAU, il travaille sur d’autres projets.
  • Tous les deux sont fiers de leur travail qui a fait naitre une belle amitié et leur a permis de parler de sujets qui leur tenaient à cœur : les relations entre grands-parents et petits-enfants pas toujours simples, car nous ne les connaissons pas forcément vraiment, et les histoires d’amour, difficiles quand les sentiments ne sont pas réciproques, en particulier à l’adolescence.
  • Pour leur premier volume, ils avaient travaillé séparément mais mécontents du résultat ils ont tout réécrits par la suite, car à deux, leur travail est plus efficace et correspond mieux à leurs objectifs.

Ils ont apprécié le fait que cette rencontre ait vraiment été préparée par les élèves. Ces-derniers avaient lu des bandes dessinées dont celles de la série achetées pour l’occasion. Ils avaient notamment préparé des affiches. Quelques élèves chanceux ont pu obtenir une dédicace pendant la récréation et partager sur leurs propres créations.

Pendant la pause-déjeuner, Thierry GAUDIN et Romain RONZEAU ont également répondu aux questions de deux élèves de 4ème et cette interview témoigne parfaitement de leur complicité.
Nous retiendrons de cette rencontre la générosité, la gentillesse, la simplicité et la sincérité avec laquelle ils ont échangé avec les élèves. Ces rencontres entre auteurs et élèves sont riches et permettent aux élèves de s’ouvrir au monde qui les entoure. Préparée en amont, le travail autour de la BD se poursuivra encore quelques temps avec les deux classes concernées, leurs professeurs de français et d’arts plastiques. Une rencontre entre les deux classes aura lieu plus tard.

Nous souhaitons beaucoup de succès pour la suite à nos nouveaux auteurs fétiches et attendons avec impatience la publication de leur 7ème et dernier opus pour cette série qui devrait paraître dans Okapi en 2019. Eh oui ! Toutes les bonnes choses ont une fin et les auteurs songent déjà à d’autres réalisations.

Lydie CRAMPON